Chargement

Type to search

Les femmes africaines de la pêche portent haut leur voix à Tokyo

Chaîne de valeur Reportages

Les femmes africaines de la pêche portent haut leur voix à Tokyo

Léonce Aissoun
Share
Partager

Portées par la houle des océans et la force de leurs filets, les femmes africaines de la pêche ont trouvé à Tokyo une tribune mondiale. À travers le RAFEP, créé par la COMHAFAT, elles ont jeté leurs voix comme des filets d’espérance, plaidant pour que l’Afrique, riche de ses mers, transforme ses vagues en prospérité et ses rivages en terres d’avenir.

Le 22 août 2025, Tokyo s’est transformée en carrefour du dialogue halieutique international. En marge de la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), la Fondation Japonaise pour les Femmes et la Pêche (WFF) a organisé un symposium consacré à l’avenir des océans et à la place des femmes africaines dans la valorisation des ressources maritimes. À cette occasion, le Réseau Africain des Femmes de la Pêche (RAFEP), mis en place par la Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre les États africains riverains de l’océan Atlantique (COMHAFAT), a marqué de son empreinte les débats.

Un rendez-vous placé sous le signe de l’économie bleue

Réuni sous le thème évocateur : « Les océans, qui couvrent les deux tiers de la planète, sont un véritable trésor de ressources de toutes sortes. L’Afrique devrait mieux exploiter ses océans. L’Afrique rayonne dans l’économie bleue », le symposium a rassemblé des partenaires institutionnels et privés, parmi lesquels la JICA, l’ONG NPO Solidarité Côte d’Ivoire – Japon, des associations professionnelles et l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Japon. Cette diversité d’acteurs témoigne de l’intérêt croissant porté à l’économie bleue, dont l’Afrique est appelée à devenir un acteur stratégique.

L’événement a été marqué par la visite officielle de M. Shinjiko Koizumi, Ministre japonais de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche. En saluant la délégation africaine, il a souligné le rôle crucial des femmes dans la pêche artisanale et l’intérêt particulier que suscite l’introduction du surimi sur les marchés africains, perçu comme un produit innovant à fort potentiel économique et nutritionnel.

Les femmes de la pêche artisanale en première ligne

Trois représentantes du RAFEP ont porté la voix des femmes africaines.

Mme Aidara Chérif, de Guinée, a décrit avec force les obstacles quotidiens des pêcheuses artisanales : équipements inadaptés, infrastructures insuffisantes, accès limité au crédit, pression croissante des flottilles industrielles. Mais elle a aussi souligné les succès de sa coopérative, notamment la création d’un centre de transformation artisanale et la mise en place d’un fonds rotatif, tout en appelant à un soutien accru pour pérenniser ces avancées.

Mme Aïchatou Yerima, présidente du RENAFEP Togo, a mis en avant l’action du RAFEP en faveur de la professionnalisation et de la sécurisation des femmes transformatrices et commerçantes de poisson. Elle a insisté sur la nécessité d’investir dans des infrastructures adaptées, de développer la formation et de renforcer la coopération Sud-Sud comme Nord-Sud afin d’accompagner l’autonomisation économique féminine.

Mme Lydia Sasu, du Ghana, a rappelé que les femmes jouent un rôle essentiel dans toute la chaîne de valeur de la pêche – transformation, transport, commercialisation – sans bénéficier d’une reconnaissance équitable. Elle a appelé à intégrer davantage les femmes dans les politiques publiques halieutiques, à renforcer les infrastructures et à transférer des technologies innovantes pour un développement durable et inclusif.

Un levier pour l’autonomisation et le développement durable

Au-delà des témoignages, le symposium a mis en avant une conviction partagée : l’autonomisation des femmes de la pêche constitue un levier puissant pour réduire la pauvreté, renforcer la sécurité alimentaire et dynamiser l’économie bleue africaine. Le Japon, à travers ses institutions et son expertise, s’est engagé à accompagner cet élan, en soutenant la formation, la modernisation des équipements et l’amélioration des conditions de travail.

Par sa brillante participation à ce rendez-vous international, le RAFEP a confirmé son rôle de catalyseur du changement. Il incarne l’engagement des femmes africaines à faire de la pêche artisanale un moteur de croissance inclusive et durable, tout en ouvrant de nouvelles perspectives de coopération avec le Japon et d’autres partenaires internationaux.

Un horizon prometteur

Alors que les défis environnementaux et économiques menacent l’avenir des océans, la voix des femmes africaines de la pêche s’impose désormais sur la scène mondiale. Le RAFEP a démontré à Tokyo que la résilience et l’innovation sont au cœur de leur action. Un signal fort adressé aux décideurs : l’avenir de l’économie bleue africaine se conjugue au féminin.

Leonce Aissoun

More

Laissser un commentaire

Log In

Or with username:

Forgot password?

Forgot password?

Enter your account data and we will send you a link to reset your password.

Your password reset link appears to be invalid or expired.

Log in

Privacy Policy

Add to Collection

No Collections

Here you'll find all collections you've created before.